mardi 31 janvier 2012

Enquête sur la représentation des consultations infirmières et leur place possible dans le suivi des patients atteints de maladie chronique

Les médecins des MSP et PS revendiquent d'autres façon de travailler et de suivre leurs patients.
--> Selon l’Article L6323-3du Code de santé publique modifié par LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 39, les maisons de santé assurent des activités de soins sans hébergement et peuvent participer à des actions de santé publique ainsi qu'à des actions de prévention et d'éducation pour la santé et à des actions sociales.

Ljiljana JOVIC a explicité les domaines de pratique de la consultation infirmière :



Si la loi HPST a inscrit l'éducation thérapeutique dans le code de santé publique, la mise en place des programmes d'éducation thérapeutique dans les soins de premier recours ne peut être facilement déclinée sur le modèle des programmes hospitaliers où la constitution d'équipes d'éducation est beaucoup plus aisée.

Les programmes d'éducation ne permettent pas de toucher l'ensemble des personnes concernées laissant de côté, peut-être ceux qui en auraient le plus besoin. S'il en était ainsi, nous renforcerions les inégalités de santé.

Dans le cadre de la prévention/promotion de la santé et de l’éducation pour la santé des patients, les consultations infirmières seront donc inévitablement amenées à prendre une place grandissante.

La profession infirmière est confrontée chaque jour aux besoins d'éducation des patients qu'elle rencontre à domicile, mais le temps d'éducation n'est pas pris en compte.

Pourtant la pensée infirmière s'est largement développée… dans les pays anglo-saxons et au Canada, au point d'être aujourd'hui devenue une discipline professionnelle à part entière.  

Au Canada, dans des Groupes de Médecins de Famille (G. M. F.), des infirmières élaborent des plans thérapeutiques infirmiers, qui vise à ce que le patient prenne en charge sa santé et qu’il soit en mesure de gérer sa maladie. Elles travaillent beaucoup sur la motivation et l’« empowerment » du patient. 

Au Royaume-Uni, les infirmières assurent, au sein des cabinets de médecins généralistes, des consultations de premier recours pour des problèmes mineurs, le suivi des malades chroniques stabilisés ou le développement de l’éducation et de la promotion de la santé.

Un très intéressant récent rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP, 2009)[1] ouvre des perspectives sur des consultations infirmières de prévention d’autant que la loi HPST offre maintenant la possibilité de sortir du champ de l’expérimentation et de s’engager dans la généralisation de coopérations, sur la base du volontariat, pour des équipes pluri-professionnelles.


Il existe une coopération médecin-infirmière au sein de la Maison de Santé Pluridisciplinaire de Saint-Claude (Besançon)[2] qui utilise le logiciel PPP (Plan Personnalisé de Prévention) sur la base de consultations spécifiques et de suivi.

Un protocole de prévention partagé (logiciel commun médecin-infirmière[3], consultations communes et consultations infirmières), comme celui qui a été mis en place à la MSP de Saint-Claude, depuis février 2007, pourrait montrer que la consultation infirmière peut-être une valeur ajoutée pour les maisons de santé pluridisciplinaires.


Gilles LEBOUBÉ, médecin conseil à la Direction régionale du service médical Bourgogne Franche-Comté précise cependant que si l’infirmière est un élément clé (…) elle ne peut pas et ne veut pas dépendre financièrement et hiérarchiquement du médecin (…) Il ne doit pas y avoir de lien de subordination entre les deux acteurs mais un travail encadré et organisé par des protocoles[4].

L'expérimentation ASALEE (action de santé libérale en équipe) est un début de réponse, mais le Haut conseil de santé publique (HCSP) considère qu’une éducation thérapeutique sera véritablement intégrée aux soins lorsqu’elle présentera [entre autre] les caractéristiques suivantes :
- être accessible à tous les patients, sans obligation d’adhérer à un programme particulier pour en bénéficier ;
- être ancrée dans la relation soignant/soigné, faire partie intégrante des activités de tout soignant en étant adaptée au contexte de chaque soin, être fondée sur l’écoute du patient, sur l’adoption par le soignant d’une posture éducative ;
- être permanente, présente tout au long de la chaîne de soins, intégrée à une stratégie globale de prise en charge, régulièrement évaluée et réajusté…
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Nous vous proposons de télécharger les résultats de l'enquête menée par la MSP des Vans en septembre 2011 auprès d'une vingtaine de structures, proposant des pistes de réflexion et d'action.



Vous trouverez sur ce blog  au fil du temps le résultat du partage de nos savoirs expérientiels qu'il ne tient qu'à vous d'enrichir de vos commentaires.




[1] Haut CONSEIL de LA Santé Publique. Consultations de prévention. Constats sur les pratiques actuelles en médecine générale et propositions de développement. Mars 2009.
[2] Rapport HCSP déjà cité. Expérimentation d’une consultation de prévention structurée
par le logiciel « Plan de Prévention Personnalisé » (PPP). Fiche n°16, pp. 82-84.
[3] Rapport PCSP, pp. 76-78.
[4] Rapport HCSP déjà cité, p. 132.